Illustration Article Harcèlement Scolaire

Le devenir des adolescents victimes de harcèlement scolaire

Clinique d’une reconstruction post-traumatique et post-victimisation à l’âge adulte

Temps nécessaire : 2 minutes.

Article sur le harcèlement scolaire paru dans la revue PSYCHOTHERAPIES 2018/1 (Vol. 38), PAGES 27 à 38
AUTEURS: Fiona Gallet, Amira Karray

  1. Résumé

    Cet article étudie des trajectoires individuelles et des processus psychiques suite à une période de harcèlement, en s’intéressant au devenir adulte des victimes de harcèlement scolaire à l’adolescence, période de construction identitaire et du processus de subjectivation. Si la littérature scientifique apporte un éclairage des processus de harcèlement et de ses conséquences sur les enfants et les adolescents, la question des effets à long terme est peu abordée. À travers deux illustrations cliniques, nous mettons en évidence les processus post-traumatiques et post-victimisation à l’œuvre dans des modalités de réorganisation psychopathologique et/ou de reconstruction et d’élaboration résiliente. L’analyse des données montre des effets à long terme du harcèlement important, comme les vécus dépressifs, la dépendance, l’isolement et la destructivité. Les effets du harcèlement se construisent dans l’après-coup sur un fond de fragilités familiales et individuelles et dans une recherche de sens. Par ailleurs, notre étude a permis de mettre en évidence les mouvements de reconstruction, qui passent par la répétition/transformation, par la créativité et par les possibilités d’étayages externes ouvrant sur une résilience potentielle.

  2. Plan

    Introduction
    Adolescence, groupe et vulnérabilité au harcèlement
    Victimisation et conséquences du harcèlement sur les victimes
    Objectif de l’étude

    Dispositif de recherche

    Vignettes et commentaires cliniques
    Vanessa : Répétition traumatique et destructivité
    Jules : reconstruction et résilience

    Analyse et discussion
    Deux destins : entre dépendance et symbolisation
    Points de fragilités et ressources psychiques
    Retombées sur les pratiques cliniques et éducatives
    Limites de l’étude

    Conclusion

  3. Auteurs

    Fiona GALLET
    MD, Master 2 Psychologie clinique et psychopathologie, Laboratoire de Psychologie Clinique, de Psychopathologie et de Psychanalyse LPCPP EA3278, Aix-Marseille Université.
    Maison de la recherche
    29, avenue Robert Schuman
    13621 Aix-en-Provence
    France


    Amira KARRAY
    PhD, Maître de conférences en psychopathologie et psychologie clinique, Laboratoire de Psychologie Clinique, de Psychopathologie et de Psychanalyse LPCPP EA3278, Aix-Marseille Université.
    Maison de la recherche
    29, avenue Robert Schuman
    13621 Aix-en-Provence
    France

  4. Extrait

    Le harcèlement scolaire touche aujourd’hui un enfant ou adolescent sur dix (Romano, 2015) et constitue un vrai problème de santé mentale et de société dont les effets à court et à long terme sont à considérer. Depuis les travaux de Olweus (1973), qui définit l’élève harcelé comme « exposé, de façon répétée et sur le long terme, à des actions négatives de la part d’un ou plusieurs élèves », jusqu’aux travaux contemporains (Romano et Baubet, 2011 ; Leray et Vila, 2013 ; Van Honsté, 2014 ; Rémond, Kein et Romo, 2015 ; Catheline, 2015), trois caractéristiques du harcèlement scolaire ressortent : le rapport à la violence, la répétitivité et l’isolement de la victime. Une étude de Leray et Vila (2013) montre une quatrième caractéristique qui fait référence à la préméditation du harcèlement et qui a pour conséquence d’augmenter l’effet de celui-ci. Les différents types de harcèlement montrent la complexité des liens intersubjectifs et la nécessité de les interroger (Romano, 2016 ; Calmaestra, Del Rey et Mora-Merchán, 2015 ; Catheline, 2015 ; Pestana, 2013). L’installation d’un climat de terreur peut être rapide et créer chez les victimes des sentiments de crainte, d’humiliation, de honte et de culpabilité. Les recherches sur le harcèlement constatent que les agresseurs et les victimes ont un moins bon fonctionnement psychosocial que leurs pairs non impliqués, notamment avec une pauvre adaptation émotionnelle et sociale (Boulton et Smith, 1994 ; Nansel, Overpeck et al., 2001). Les jeunes qui intimident les autres ont tendance à démontrer des niveaux plus élevés de problèmes de comportement et une aversion pour l’école (Hirigoyen, 1998), alors que les jeunes qui sont victimes d’intimidation montrent généralement des niveaux plus élevés d’insécurité, d’anxiété, de dépression, de solitude, de tristesse et une faible estime de soi (Hazle…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut